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Informations sur l'entreprise Fabris 4ème Forum Formation - Mars 2009 Conseil Académique de l'Éducation Nationale - 30 janvier 2009


Informations sur l'entreprise Fabris
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  La crédibilité de la politique se fait par la preuve : la commission permanente a voté , hier, la mise en place d'informations en direction des salariés de Fabris sur la VAE de façon à leur permettre de valider leurs acquis par une certification ou un diplôme, leur donner aussi la possibilité d'accéder à une qualification supérieure.

  Aujourd'hui, 2 séances se sont déroulées sur le site : 120 personnes, 32 demandes de conseil. Les représentants du personnel étaient présents de même que la DRH.

  La réactivité est possible et c'est dans l'action que les salariés retrouveront confiance dans les politiques publique permettre aux salariés , en difficulté, de rebondir est de notre responsabilité collective.


4ème Forum Formation - Mars 2009 (Haut de la page)

Ce forum est un rendez-vous de travail entre professionnel(le)s de la formation.

Il est l’occasion de poser clairement les valeurs qui sous-tendent nos actions régionales en matière de lutte contre le chômage et l’insécurité sociale qu’il génère.


En introduction des débats :


Je tiens tout d'abord à vous remercier d'être venus à ce rendez vous maintenant annuel.

C'est la quatrième année en effet que nous vous proposons ces rencontres sur le thème de la formation; cette année, à Poitiers, à la Maison du peuple, et je remercie

- les partenaires sociaux de nous y accueillir : nous le savons la formation est un sujet qui les intéresse au plus haut point

-et je tiens à remercier la mairie de Poitiers qui nous accueillera pour les repas aux salons de Blossac.

Le premier forum nous avait permis de réfléchir ensemble sur la formation tout au long de la vie; le deuxième sur la sécurisation des parcours, l'an dernier nous avons débattu sur le thème : « pourquoi se former, pourquoi former ? » et cette année la question porte sur« la formation entre marché et service public? »


Ces thèmes qui sont au cœur des négociations entre partenaires sociaux et gouvernement achoppent sur les modalités de la commande publique.

Nous devrions parler ici beaucoup de formes et de modalités juridiques mais il me semble que le droit n'est que le cadre dans lequel nous pouvons inscrire et donner réalité à nos idées. Ce qui nous importe, ce sont ceux qui, sans formation adaptée resteront dans la précarité et seront les premiers touchés par les licenciements.

L'enquête que nous avons commanditée au CEREQ sur la génération 2004 ( il s'agit du suivi d'une cohorte de jeunes, 3 ans après leur sortie de formation initiale ) montre une fois de plus ce qui est devenu une évidence : 3 ans après leur sortie, 32% des jeunes sans diplôme sont au chômage alors que la moyenne est de 13%.

Et ce différentiel demeure, tout au long de leur vie : le taux de chômage des personnes sorties sans diplômes depuis 5 à 10 ans de formation initiale est de 24% quand la moyenne est de 9%.


La Région croit donc en la formation et en l'éducation pour donner à chacun une chance de trouver sa place dans la société.


C'est pourquoi, les régions se sont saisies des compétences en formation que l'Etat

leur a transférées depuis 1983.

L'histoire de ce transfert est faite d'hésitations et de reculs, d'abandons et de désengagements, d'oublis et d'erreurs : ainsi donne t on aux régions la coordination de l’orientation mais on la vide de sens en ne leur confiant ni la gestion des CIO ( qui ne le souhaitaient pas), ni des missions locales, ni des psychologues de l'AFPA auxquels personne n'a demandé leur avis.

Ainsi, les APP et les APLIS restent ils entre les mains de l'Etat qui, après les avoir fait travailler sur la qualité de leur offre, ouvre un marché.

Ainsi, les SIFE ne sont ils pas décentralisés ( 5 millions d'euros) mais disparaissent dans un trou noir même s'il est patent qu'ils répondaient à un besoin.

Ainsi les CAE sont- ils assortis d'une obligation de formation ... sans financement pour y répondre.

Puis récemment, l'allocation de fin de formation -AFF-( 5 à 6 millions d'euros en région )disparaît, dans le même trou noir sans doute, au moment où les partenaires sociaux réduisent la durée des allocations de chômage puis réapparaît grâce à l'investissement des partenaires sociaux.

Nous pourrions aussi citer ici l'AFPA dont les crédits sont décentralisés à moitié- pourquoi à moitié ?- ou les formations sanitaires et sociales pour lesquelles les régions ne peuvent fixer le quota de formés...

Il est quelquefois difficile de comprendre la cohérence de ces décisions du gouvernement sauf à penser que ces choix sont d'abord d'essence politicienne mais oublient que la fonction du politique est avant tout de répondre aux besoins des citoyens.

Au milieu de ces décisions successives et chaotiques, les Régions ont tracé leur chemin et appliqué la loi et plus précisément l'article 214-12 du code de l'éducation : « la région définit et met en œuvre la politique régionale d’apprentissage et de formation professionnelle des jeunes et des adultes à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelle orientation professionnelle.

Elle organise des actions destinées à répondre aux besoins d’apprentissage et de formation en favorisant un accès équilibré des femmes et des hommes aux différentes filières de formation. Elle veille en particulier à organiser des formations permettant d’acquérir une des qualifications mentionnées à l’article L. 6314-1 du code du travail. »

La Région Poitou Charentes a ainsi organisé les réponses formation aux besoins des entreprises et des personnes : ce sont plus de 12000 personnes qui bénéficient chaque année d'une formation financée par le budget régional.

Ces actions sont pour la plupart mises en place sous forme de stages mais quelques expérimentations tentent d'autres solutions.

En effet, pour les publics en déficit de formation -en reprenant les termes de l'Accord National Inter professionnel de 2009 qui dit dans son article 20 « Les parties signataires du présent accord conviennent de renforcer les politiques en faveur de la qualification et de la requalification des salariés dont le déficit de formation fragilise le maintien ou l’évolution dans l’emploi. »,-

il faut trouver d'autres modalités pédagogiques, il faut permettre une entrée directe dans un processus de qualification, il faut un accompagnement psycho-pédagogique, il faut que le parcours soit adapté à l'individu et non l'inverse, il faut donner du temps, de la sécurité, et aboutir à une certification monnayable sur le marché du travail.

Plusieurs expérimentations ont été menées selon ces principes, des évaluations ont été faites et si ces conditions sont respectées, les personnes réussissent.


Notre volonté est bien évidemment de reproduire ces conditions de réussite pour les plus fragiles et de redonner envie d'apprendre à ceux que l'école ou la vie a laissé de côté. C'était d'ailleurs le thème du précédent Forum.

Pour cela, le marché nous a paru bien étroit même si les principes du marché sont respectables : la liberté d'accès, l'égalité de traitement, la transparence doivent être maintenues. La solution juridique nous paraît être le Service d'Intérêt Général.

En effet, nous pensons que la formation de ces publics sans qualification ne peut pas s'inscrire dans une logique de rentabilité et que ce que nous créons est plutôt un service public de formation qui doit répondre aux critères de service public :

- l'accès universel,

  • la continuité,

  • la qualité,

  • la gratuité

  • et la protection des utilisateurs.


Un service public ne fait pas de bénéfice, n'est pas rentable, il est situé dans un autre paradigme : il est utile et c'est le développement humain qui est son objectif et pas le développement économique des entreprises. Par contre, pour assurer ce service public, les opérateurs économiques -ou doit on dire sociaux -doivent recevoir la « juste rétribution » de leur activité. C'est la contrepartie des critères de continuité ou d'accessibilité universelle. Nous sommes dans une autre logique où l'homme peut s'affirmer comme une fin légitime.


Devant la dérive du capitalisme, les contre coups de la crise que nous ressentons maintenant de manière dramatique dans les bassins d'emploi de la Région, nous devons en effet mettre en place d'autres manières d'agir pour lutter contre ce que Robert Castel a dénoncé : l'insécurité sociale. « Les sociétés modernes, nous dit il , sont des sociétés d'individus qui ne trouvent ni en eux mêmes ni dans leur entourage immédiat, la capacité d'assurer leur protection... En effet, rajoute t il, il ne peut exister de sociétés d'individus, sauf à ce qu' ils se retrouvent clivés ou atomisés, sans que des systèmes publics de régulations n'imposent,au nom de la cohésion sociale, la prééminence d'un garant de l'intérêt général sur la concurrence entre les intérêts privés »

Je crois que la recherche des partenaires sociaux au travers de l'ANI poursuit un chemin parallèle à celui de la Région en tentant de trouver des modalités de prise en charge des plus démunis, en posant la question de la sécurisation des parcours ou de la formation différée et que nous pourrons utilement réfléchir ensemble tout au long de ces deux jours mais sans doute aussi agir ensemble pour un développement social et économique respectueux des hommes et des femmes sur ce territoire .

BONS DEBATS DONC sous la houlette de Vincent Merle qui nous a fait le plaisir d'accepter de nous accompagner pendant ces deux jours.


Conseil Académique de l'Éducation Nationale - 30 janvier 2009 (Haut de la page)


Parce que je crois fermement que l’éducation est le ciment de la cohésion sociale et d’un avenir possible pour les jeunes, parce que je crois à l’égalité des chances et que la Région remplit pleinement son rôle, voici ce que j’ai exprimé récemment lors du conseil académique de janvier.


INTERVENTION DE MADAME BRIGITTE TONDUSSON


Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs les représentants des personnels,

Madame la représente du DRAAF

Madame la rectrice,

Décidément, le Conseil Académique de l’Education Nationale vit au rythme des mobilisations d'ampleur qui touchent notre pays.

Le 21 novembre 2008 avant même la parution au journal officiel de votre nomination, je tenais à saluer votre arrivée en Poitou-Charentes, au lendemain d'une manifestation nationale d'importance.

Ce jour, c'est de vive voix que je vous salue, au lendemain d'une mobilisation d'une ampleur rarement connue, sans doute un écho :

aux déclarations du Président de la République se gaussant de grèves dont plus personne ne s'apercevrait

à un ministre de l'Education Nationale stigmatisant la colère des enseignants qualifiés « d'opposants systématiques à tout progrès du système éducatif »,

à ce même ministre organisant des parodies de consultation des parents d'élèves, des élèves inquiets pour leur avenir.

Si la colère des français s'est fortement exprimée le 29 janvier 2009 dans l'ensemble des secteurs d'activité de notre pays, la voix des personnels de l'Education Nationale, des parents d'élèves et des jeunes a été encore plus forte et plus particulièrement en Poitou-Charentes si nous en croyons les chiffres du ministère ; à ce titre d'ailleurs Monsieur Darcos confirme une fois encore ses difficultés en calcul puisqu'il les trouvent « tout à fait comparables à ceux

connus régulièrement »!

J'espère, Madame la rectrice, que vous saurez entendre ces voix en Poitou-Charentes, même si les dernières «remarques regrettables» du Président de la République concernant l'enseignement des sciences économiques et sociales ce mardi, favorisent autant le retour à un dialogue constructif que les inquiétantes déclarations du ministre Darcos sur les maternelles, même si les suppressions de postes dans l'Education Nationale ne sauraient servir de fondamental préalable à une véritable réflexion sur le devenir de l'Ecole.

Si d'autres apparaissent déjà disqualifiés pour renouer le fil du dialogue et de l'écoute, gageons que vous aussi, comme notre présidente, vous saurez prouver en Poitou-Charentes que l'éducation est une priorité et non une seulement une variable d'ajustement budgétaire. L'exercice sera difficile au regard des choix

gouvernementaux, mais vous nous avez dit votre détermination sereine, faisons ensemble le pari.

Pour autant, à ce jour, il nous appartient d'examiner l'évolution de la carte des formations à la rentrée 2009.

Pour ce qui concerne la Région, malgré un véritable travail en commun de nos services, cette évolution ne peut nous satisfaire puisque construite dans un contexte de diminution de personnels. Malgré une hausse du nombre d'élèves de 1 026, vous annoncez la suppression de 56 emplois dans le second degré, sans prise en compte des emplois de remplacement qui seront ultérieurement

supprimés. A ratios équivalents, ce seront donc plus de 100 emplois

d'enseignants qui seront supprimés dans le second degré, près de 200 dans l'Académie. Perdre 200 emplois alors que le nombre d'élèves progresse ne peut que se traduire par une détérioration de l'offre de formation et des conditions de travail des personnels, ce que nous ne saurions cautionner.

Après bien des modifications des évolutions prévues, mais sans doute sont-elles le témoignage de votre écoute des établissements et des représentants des personnels, il vous appartient de mettre en place la généralisation du bac professionnel en 3 ans, la disparition du BEP (sauf pour 4 spécialités) remplacé par une certification intermédiaire, dont la liste n'est pas encore connue, avec des référentiels à paraître, des champs professionnels peut-être définitivement arrêtés, une information des familles et des jeunes à construire rapidement

(enfin des éléments publiés au bulletin officiel de l'Education Nationale du 29 janvier!) : autant d'éléments qui ne peuvent que nous inquiéter, et encore avons-nous échappé provisoirement à la réforme du lycée que pourtant le ministre tente sournoisement d'expérimenter dans une centaine de lycées « volontaires ».

A titre d'illustration, l'évolution de la carte pour la rentrée 2009 n'enregistre pas moins de 316 ouvertures, 208 fermetures, 45 augmentations et 3 diminutions de capacité d'accueil ce qui en complexifie encore la lecture et la compréhension.

S'agissant donc de l'évolution de la carte scolaire pour la rentrée 2009, si nous prenons acte des efforts faits pour proposer sur l'ensemble du territoire des formations de niveau V, ainsi que nous vous le demandions dès le CAEN du 16 février 2007, nous ne pouvons que constater aussi la volonté encouragée des établissements à déposer des projets de formations par apprentissage en compensation de fermeture de formations sous statut scolaire (nous en parlerons

lors de l'examen de ce point de l'ordre du jour).

Je détaillerai les choix de la Région lorsque nous aborderons l'examen du PRDF, mais il va de soi que si nous sommes prêts à participer à une approche globale de la carte des formations, cela ne peut être envisagé qu'à condition de la prise en compte des orientations définies par le PRDFP et des enjeux financiers induits. Ce sont les termes mêmes du courrier que la Présidente de Région vous a adressé le 20 janvier en réponse à vos interrogations.

Nous ne souhaitons pas, bien évidemment, que l'affrontement auquel nous avait contraint le précédent recteur impose d'autre action en justice. La récente décision du tribunal administratif de Poitiers renvoie le ministre à ses responsabilités. Aussi, dans l'attente de ses décisions, peut-être serait-il possible d'envisager toute forme conventionnelle traitée en CAEN qui, dans le respect des compétences et orientations respectives de l'Etat et de la Région,

permettrait de répondre à nos objectifs partagés de mieux servir encore l'intérêt général.

Assurer à tout jeune de Poitou-Charentes, sur l'ensemble du territoire, la possibilité d'une formation désirée et l'accès à un emploi, répondant aussi aux attentes du monde économique régional et national, a fortiori aujourd'hui, est une volonté que nous pouvons tous partager. Pour autant, cette volonté nécessite la mise en œuvre d'une réelle concertation de l'ensemble des acteurs du monde éducatif et des moyens à la hauteur de l'ambition. Pour sa part, la Région a déjà prouvé que partager les décisions aide à prendre les bonnes et que

L’éducation est une priorité ainsi qu'en témoigne plus encore notre budget 2009.

Nous attendons de vous que l'Etat, à l'instar de la Région, fasse que les jeunes puissent croire en l'avenir et à leur avenir.

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